Jour1
La route a été longue jusqu’à Comodo. J’ai marché et parfois pris l’aéronef. Je n’étais pas habituée à ce moyen de transport.
J’ai dormi à l’auberge d’Alberta après plusieurs heures de marche à travers plaines et forêts.
La suite du voyage m’a pris une bonne partie du lendemain. Il fait gris. Le soir commence à tomber sur la ville lorsque j’arrive.
Je cherche l’auberge et j’y dépose mes bagages. Une bonne douche, une petite sieste et me voilà prête pour explorer cette ville.
Je m’ennuie déjà, seule dans cette ville inconnue. Je repense à ce que me disait maman. Je dois chercher Lisa. Mais où la chercher ?
Je me levais de bonne heure ce matin là. J’avais beaucoup à faire avant de pouvoir intégrer l’école de danse de Comodo.
J’allais quand même me renseigner pour connaître les formalités à accomplir. Cela me semble assez difficile mais le temps m’appartient, du moins pour le moment. Je dois atteindre un niveau d’expérience suffisant et par contre, là, j’ai pas mal de boulot à accomplir pour y arriver.
Je fis le tour de la ville pour obtenir des informations concernant ma tante Lisa. Certains l’avaient connue mais ne savaient pas ce qu’elle était devenue. Après son mariage elle était partie sur Prontéra avec son mari qui était Croisé. Il servait dans la garde de la ville.
On sait qu’elle a eu une fille Sarah. Elle aurait l’âge de Nat apparemment. Elle avait intégré l’église de Prontéra pour y devenir Acolyte elle devait maintenant être prêtresse ou mieux.Aujourd’hui, ici à Comodo, il me semble que personne ne pourra me renseigner davantage.
2
Je m’avance en direction du casino où, disait maman, on y sert de délicieux cocktails qu’on ne trouve nulle part ailleurs. La salle et les tables de jeux sont déjà bien occupées. Je remarque une place vide à l’une des tables qui fait face au comptoir du bar. Pourquoi ne pas tenter la chance ? Je commande un verre et je vais m’y installer.
Je pose quelques jetons nonchalamment sur le 26, date de mariage de mes parents ! On ne sait jamais… perdu ! Je tente alors le 23 ….pas de chance…je ferme les yeux et pose au hasard les jetons sur un numéro… C’est le 7. J’ai misé pas mal cette fois-ci et j’en suis récompensée je gagne une belle somme. Continuer serait une folie, autant garder ce que j’ai acquis. Je quittais la table et j’allais m’installer dans un coin avec mon verre.
J’allais allumer une cigarette quand je vis arriver un jeune homme qui déposa une bouteille sur ma table. Il sortit sans un mot dans la nuit.
Je regardais la bouteille. C’était de la Vodka. Avec un jus d’orange c’est ma boisson préférée. Comment savait-il cela ? Je vis alors un mot écrit sur l’étiquette : Félicitations. Je souris malgré ma tristesse en pensant à cet inconnu.
J’allumais ma cigarette et je sortis sur le pas de la porte du Casino. Il faisait assez bon. Je regardais au loin cette jetée où mes parents avaient été heureux. Où est-il ce père que je n’ai pas connu ? Et mon frère Nathaniel, sait-il seulement si j’existe….
J’entendais au loin une musique, elle me rappelait l’ami fidèle de ma mère, celui qui était clown et qui avait renoncé ensuite à sa célébrité pour lui venir en aide.
Si j’avais longtemps hésité entre le métier de chasseur et celui de danseuse, ces souvenirs me décidèrent tout à fait à suivre la voie de la danse.
Ces pensées me tinrent compagnie le long du chemin que je pris pour rentrer à l’auberge. Je reprendrais la route pour Prontera demain ou dans quelques jours.
3
Le lendemain, j’ai visité la ville dans ses moindres recoins. J’ai rencontré des gens sympathiques, d’autres moins. J’ai vu des endroits admirables. J’ai visité quelques grottes mais ne m’y suis pas attardée, les bruits que j’entendais, venant des profondeurs, ne m’ont pas engagée à m’aventurer plus loin à l’intérieur. Je suis allée aussi regarder les filles de l’école de danse. Le bâtiment est magnifique. Nous y accédons par un large hall. De la porte d’entrée, nous pouvons voir la piste de danse où s’entrainent les jeunes femmes. Face à leur talent, je me sentais ridicule de vouloir me lancer dans cette voie. J’y suis restée une bonne partie de la journée, les regardant évoluer, gracieuses dans leur tenue vaporeuse.J’imaginais voir ma tante Lisa parmi elles, la plus belle sans doute, laissant onduler son corps et ses bras au son de la musique.Je rêvais en quelque sorte…
J’ai retardé mon départ de quelques jours ce temps de repos m’a fait du bien.
Je me sentais prête pour me lancer vers un avenir incertain. Il faisait beau ce matin là, le jour de mon départ vers Geffen. J’en ai profité pour travailler un peu ma dextérité et mon agilité pendant les moments où je faisais une pause, sur les routes, les chemins ou dans la forêt de Payon avant de reprendre le chemin vers ma prochaine destination.
J’ai acquis un peu d’expérience mais elle est toujours insuffisante pour mon inscription au concours…..
4
Je me suis absentée quelques temps. J’ai du quitter Payon un bon moment. Je pensais que ce voyage m’aurait fait du bien, qu’il m’aurait permis d’oublier ma solitude. Ce ne fut pas le cas. J’ai vécu dans une maison froide, sans le confort auquel j’étais habituée, seule entres ces murs de pierre d’une autre époque.Ce n’est pas que je ne m’y sois sentie vraiment déprimée, seulement ce qui me manquait, c’était mes arbres, ma forêt, le journal de Maman que j’avais oublié de prendre avec moi.Je pensais à mon travail que j’avais délaissé et que je devrais rattraper en rentrant.
Je suis de retour ce soir. Le soleil s’est déjà couché derrière les monts et il commence à faire frais sous les arbres lorsque j’arrive à la maison.J’allume la cheminée que j’avais préparée avant mon départ et les étincelles qui crépitent dans l’âtre donnent une atmosphère plus joyeuse à la pièce.Après une nuit de repos me voilà de nouveau prête à continuer mes exercices de tir à l’arc et de danse. Il ne me reste plus trop de travail avant la date du concours.
Alors que je me trouvais à Izlude, me demandant comment j’allais faire pour me rendre sur le lieu où je devais parfaire mes connaissances, j’ai rencontré un jeune homme, forgeron il m’a semblé. Devant mon désarroi, (je n’avais pas assez d’argent pour faire le voyage) il m’offrit quelques objets, des flèches et aussi de l’argent pour mon billet.
Je me suis rendue à Einbroch en prenant l’aéronef à partir d’Izlude. Il ressemblait un peu à ce barde que j’avais déjà vu la semaine passée…ou bien était ce seulement une idée qui passait par là. Toujours est-il que pendant que je travaillais mes exercices, mes pensées se mirent à aller vers ce musicien inconnu.
Ou se trouvait-il en ce moment ? Que faisait-il ? Avait-il appris de nouvelles musiques ?.... Je ne le savais pas.
Les flèches que m’avait donné ce forgeron ont été très appréciables et m’ont fait gagner un temps précieux grâce à leur efficacité contre ces monstres. J’ai pu élever mon niveau professionnel un peu plus et j’en suis contente. Le jour du concours se rapproche et je me sens un peu stressée…
Je profitais d’une pause pour m’attarder sur le journal du pays et me reposer un instant.
C’est donc en ouvrant la gazette que j’ai appris qu’il y avait eu une invasion d’orcs au Pays de l’Eau. Certains habitants du Pays du Vent étaient allés prêter leur concours et aider le pays de l’eau pour la destruction de ces monstres. Il y était peut-être allé lui aussi…J’espèrais qu’il ne lui était rien arrivé de fâcheux….
Le soleil brille, le printemps commence à se faire sentir et les fleurs commencent à colorer les chemins mais pourtant …
5
Il y a quelque temps j’ai trouvé comme une famille, une sorte de groupe qui défend les mêmes buts. On appelle cela une guilde et j’ai été admise comme un de ses membres. Je ne connais pas encore le chef de cette guilde mais j’ai déjà rencontré Nimpo qui en fait partie.
Je flâne dans mon lit en y pensant mais il faut que je me lève…. Pouahhhh pas envie !!!
Je prends le temps de me préparer pour sortir. Il faut que je travaille encore et toujours. Depuis que j’ai pris la décision de devenir danseuse le temps me semble long.
Afin de me faire quelques sous pour pouvoir voyager de ville en ville et me restaurer quand je suis en période d’entraînement, j’ai chassé des bêtes, tantôt à Payon ou dans les environs ou encore dans les alentours de Morroc. Je me suis arrêtée dans une auberge au sud est de Morroc. M’aventurant dans une des pièces sur la droite, j’ai rencontré un vieil homme. Il avait besoin d’aide pour retrouver un cristal. J’ai accepté de l’aider, mais cela m’a pris du temps pour aller d’un endroit à un autre et enfin retourner a Geffen.Une bonne partie de la journée s’est passé de cette façon, à chercher des indices, à rencontrer des gens un peu partout. De Morroc à Payon, de Payon à Prontéra, de Prontera a Geffen….
Je trouvais enfin ce cristal et partit pour le remettre à ce vieil homme. Il était heureux et pour me remercier, il m’offrit la magie qu’il possédait et me donna plus de force. Il m’a dit que cela remplacerait le temps que j’avais perdu à l’aider.
Il me fit également cadeau d’un bracelet magique.
Je retournais à Payon. Je pensais rentrer un peu chez moi mais je rencontrais Un autre forgeron. Il était seul a l’entrée de la ville. Mon regard s’attardait sur lui et j’éprouvais à ce moment là, une impression étrange. Il était beau et me semblait si fort...
J’avais appris qu’il recherchait des demoiselles pour sa guilde.
Ce n’est pas dans mes habitudes mais j’ai osé m’approcher et lui poser quelques questions. J’étais impressionnée par lui et je ne sais pas ce qui se passait en moi, mon cœur s’était mis à battre plus fort.
Il s’appelle Black-ice. Son regard, ses paroles, tout m’a poussé à rester. Il a accepté de me prendre dans son groupe et j’en étais heureuse. Après tout ce temps passé seule, abandonnée par le peu d’amis que j’avais, j’avais décidé de quitter ce monde.
Il me fascinait, il me fascine… il est beau comme dans les contes de fée. Il pourrait être un prince charmant si cela existait encore…
Hélas, la nuit est venue trop vite….Il me fallait rentrer à la maison.
6
J’ai continué à travailler beaucoup pour arriver à pouvoir enfin passer le concours de l’école de danse de Comodo.
J’ai passé des jours à m’entraîner, cherchant des endroits intéressants. Il me fallait aussi de l’argent pour payer mes frais d’inscription.
Plusieurs fois je suis allée voir Aile et chaque fois elle refusait de me donner mon dossier. Pourtant j’avais vérifié les éléments nécessaires, économisé assez d’argent, j’avais même trouvé les sandales dont je devais me servir pour la danse.
A la fin je me suis un peu fâchée et alors elle m’a dit que mes chaussures n’étaient pas conformes à la demande…
Je suis allée me renseigner dans une boutique à Izlude. La vendeuse m’a conseillé de prendre les modèles de base et que certainement après çà, l’école m’accepterait. J’ai donc acheté un nouveau modèle et j’ai encore une fois fait le voyage pour Comodo.
La secrétaire vérifia tout et me dit que cette fois tout était en règle.
Alors je signais enfin le dossier d’inscription au concours. Après il fallait que je le réussisse et c’était une autre histoire. Je n’étais pas au bout de mes peines. Je devais répondre à un questionnaire…Comme si on savait tout quand on venait s’inscrire ! On est là pour apprendre et ils vous croient déjà professionnelle…tant bien que mal j’ai réussi à rendre une copie valable et on m’a envoyé dans une salle d’attente.
Je me demandais si je devais continuer ou partir…ca me soulait déjà... Et puis j’ai repensé à Taliesin et je me suis dis que de toute façon si je n’essayais pas je ne saurais jamais.
J’ai repris courage et je suis entrée sur la piste. Quelle horreur. Je me sentais ridicule. Toutes ces filles déjà bien entraînées qui me regardaient faire mes faux pas.
J’ai du recommencer de nombreuses fois. Je ne respectais pas le tempo, je me trompais dans le sens de la danse, et un tas de petites fautes qui me valaient de recommencer à chaque fois. Les filles essayaient de m’encourager mais je sentais que plus le temps passait et plus je faisais d’erreur et j’ai abandonné.
Je suis sortie prendre un peu l’air et me suis rendue sur la jetée. Je me suis assise au bord de l’eau. J’imaginais voir mes parents heureux, ensemble, alors que je me trouvais seule ici, perdue dans ce monde sans savoir vraiment ce que je souhaitais vraiment.
J’aurais voulu retrouver mon père, qu’il sache au moins que j’existais…mais à quoi bon, a quoi ca servirait ? Puisque Maman n’est plus, jamais rien ne sera comme avant.
J’étais seule et je devais tenir le coup !
Je me suis levée et j’ai regardé l’horizon le soleil se couchait déjà. Il faisait sombre et les ombres de la nuit dansaient autour de moi et sur la ville. Il ne faisait pas froid. Je me suis dirigée vers le Casino.Je me suis assise sur les marches et j’ai allumé une cigarette. Dans la fumée, je revoyais le visage de ce jeune homme rencontré à Payon pour la première fois…
Je ne sais pas ce que je ressens pour lui, ca ne m’est jamais arrivé mais c’est étrange comme il me manque.
J’éteignais ma cigarette et j’entrais dans le bar. Je m’installais à la même table… Que je suis bête…. Enfin je commandais un verre de vodka orange, boisson que j’aime beaucoup quand le temps est à la mélancolie.Je buvais lentement, ressassant mes pensées. Devais-je continuer dans la voie de la danse ou comme ma mère devenir chasseur ?
Plus le temps passait et moins je savais…La nuit était tombée depuis longtemps quand je pris le chemin de l’auberge pour y passer la nuit.
7
C’est le matin. Je me lève, il fait gris ! Le soleil en a fini de briller sur la ville, sur mon cœur et sur tout ce qui m’entoure.Je regarde au loin et je pense. Je n’ai plus envie de continuer la route et pourtant je dois le faire. Pour qui ? Pour quoi ? Qui pourrait me le dire. ?Je traîne inlassablement ces images dans mes pensées. Tout ce que j’ai lu dans son journal, tout ce que je sais de mon père et de leur vie. Tout cela ne sera jamais qu’un rêve pour moi…
Je reprends le chemin des champs sur lesquels je m’entraine. Pas trop enthousiaste pourtant. Je marche le long des routes, je croise des créatures inoffensives mais je les extermine pourtant. Cela me soulage de passer toute cette haine sur quelqu’un. Je progresse lentement dans mon travail mais j’ai le temps.
Je me rends compte qu’il manque quelque chose à ma vie, quelqu’un. Je sais que depuis cette rencontre à Payon je ne suis plus la même mais qu’en est-il de lui ?
Je m’assoie sur une pierre… Qu’est ce que je fais là au lieu d’être sur la piste de danse ? Suis donc si lâche que je m’enfuie devant la difficulté ? Ou simplement la désillusion qui me prend dans ses bras.
Mes yeux se tournent vers le ciel. Des nuages blancs comme du lait voyagent au gré de la brise. Le soleil parfois tente de se montrer mais il a lui aussi bien du mal à percer.
Alors je m’allonge sur l’herbe et je regarde les nuages. J’y cherche des formes comme autrefois quand j’étais petite. Pendant que maman travaillait, moi je m’amusais et je découvrais plein d’animaux cachés.
Aujourd’hui… C’est plus difficile…l’innocence s’est envolée et mon cœur a d’autres soucis en ce moment.
8
Le hasard de mes voyages m’amène de nouveau vers Payon. Je vais pouvoir passer chez moi un peu de temps.
J’aime toute cette verdure qui entoure mon village. Les forêts aux alentours fourmillent de petits animaux sauvages. J’y trouve aussi des champignons et des fleurs. Je les cueille parfois pour en faire des bouquets que je mets dans ma maison, enfin dans la maison de Maman.
Ce soir en rentrant j’ai retrouvé Black-ice . Nous avons parlé un instant. Je me sentais moins seule. Je le regardais furtivement à son insu mais au fond de moi j’étais heureuse de l’avoir ici, si prés de moi. Je crois que ça s’appelle l’ amour …
9
J’ai tellement de mal à sortir de mon lit ce matin. Cette petite phrase qui revient sans cesse dans ma tête. Est-ce que c’est la réalité, est ce c’est dans mon rêve. Je ne sais pas mais elle me réchauffe le cœur. Je suis pleine de courage mais dans mon lit douillet, bien au chaud par ce matin où il fait si frais, je m’y sens si bien.
Je pense à lui…je regarde l’heure. Il n’est encore si tard. Je me souris à moi-même et je me décide enfin à me lever. Peut-être qu’aujourd’hui encore je le verrais. En attendant devant ma tasse de café chaud, je me prépare quelques tartines de confiture et de miel, celui que j’ai trouvé dans la forêt de Payon . Il est bon et frais. Je me régale et je suis heureuse. La journée qui commence est différente des autres, sans doute parce que depuis quelque temps, je sis qu’il m’aime aussi, sans doute parce qu’enfin j’ai réussi quelque chose dans ma vie, sans doute aussi parce quelqu’un là-haut veille sur moi avec tendresse.
Je prends des vêtements chauds ce matin. L’air est frais et le vent souffle dans les arbres. J’entends les branches qui balaient le toit de notre petite maison où j’ai enfin pu dormir cette nuit. Cela faisait un bon moment que mes voyages à travers le territoire m’en avaient empêchée.
10
Le temps a passé. Les jours se sont écoulés doucement, me rapprochant de plus en plus de Black Ice. Mais voilà, la vie a décidé. Nous sommes deux, peut être plus, dans la vie de Black. Indécis, Black-Ice ne sait pas …
Je l’aime de plus en plus, et j’ai de la peine. Je sais que si je veux le garder je devrais partager mais c’est si difficile pour moi. J’ai voulu partir, tout quitter mais je n’ai pas pu. J’ai accepté malgré mon chagrin.
J’ai oublié peu à peu la danse pour suivre le chemin qu’avait suivi ma mère et je suis devenue chasseur. Cela me plait bien. Je commence à me débrouiller assez bien même si je ne suis pas des plus douées.J’ai également cessé de chercher Lisa. A quoi bon …
Tout ce que je souhaite maintenant c’est de passer du temps avec l’homme que j’aime. Nous nous sommes mariés récemment Lui et moi et ce fut le plus beau jour de ma vie. L’autre future femme n’était pas là et, bien que je l’apprécie beaucoup, j’en étais soulagée, au moins pour ce soir là.
Je ne sais comment cela se passera à son retour. J’appréhende ce moment…
Chaque soir, j’attends le moment où je le retrouverai mais hier, je n’ai vu personne. Ni lui, ni les autres membres de notre guilde. Quelques apparitions furtives de temps en temps de l’un ou de l’autre. Un petit coucou de son frère pour me donner un mesage...
J’étais triste et je m’ennuyais à mourir. J’ai bien essayé de combatte les monstres qui envahissent les plaines de Louyang mais sans grande conviction. Et puis, d’autres qui s’amusent à invoquer de puissants monstres à l’aide de branches magiques….. Cela devenait impensable. Je me suis dirigée vers le bateau et suis retournée à Alberta.
Le voyage fut rapide. Ensuite vers Morroc ou je retrouvais Saisho. Seuls lui et moi, nous ne savions que faire. Il fallait éviter surtout de penser. Alors nous avons fait appel à un de ses amis prêtres qui nous a orientés vers Moscovia. Nous y avons passé la soirée et la fatigue se faisant sentir peu à peu, nous avons décidé de rentrer.
J’ai mal dormi. Je pensais à mon ange…
11
Plusieurs mois ont passé, je n’ai pas revu les membres de ma nouvelle famille et pourtant j’ai toujours espéré. C’est étrange comme tout se passe de la même manière que pour ma mère.
Alors qu’elle croyait que la vie magnifique qu’elle avait connue avec mon père ne finirait jamais, la vie lui a pris ce qu’elle avait de plus cher. Il a disparu un jour,emportant son fils avec, ainsi, sans jamais plus donner de nouvelles. Même ses amis les plus proches n’ont pas su lui donner le moindre détail, ni la moindre idée de ce qu’il avait pu devenir. Etait-il mort lors d’une de ses innombrables missions ? Avait-il trouvé une autre femme qui l’avait éloigné de ma mère ? Nul n’a jamais su me le dire. Le journal de Maman ne le mentionne pas non plus. Toutes ces pages, toutes ces photos qui reflétaient le bonheur de vivre... Elle continuait à espérer à écrire et puis un jour la dernière page, un grand point d’interrogation … les gardes de la ville qui viennent à la maison et qui m’informent que désormais je serais seule pour poursuivre ma route..
Black Ice et moi, nous étions mariés trois fois, renouvelant les promesses de s’aimer toujours quoi qu’il advienne. Sans doute étais-je bien naïve d’y croire. Nous avions un fils… il a disparu avec son père et je ne l’ai jamais revu. En lisant les pages du journal de ma mère je me disais que ma vie se déroulait exactement de la même manière, alors pourquoi ne pas finir de la même façon également. Sans l’homme que j’ai aimé pendant de si longues années, sans mon fils....